
Jean-Baptiste Legeay
1897 - 1943
Professeur à l'école Notre-Dame du Croisic
Jean-Baptiste Legeay est né le 10 février 1897 à Montbert (Loire-Inférieure) de parents cultivateurs.
Porté très jeune par une foi profonde, il entre à 16 ans dans la Congrégation des Frères de l'Instruction Chrétienne à Ploërmel après ses études.
En septembre 1914, il revient en France pour enseigner à l'école Notre-Dame du Croisic.
Il est mobilisé au tout début de 1918. Il est grièvement blessé au front le 9 juin 1918. Après sa guérison il est maintenu sous les drapeaux pour être affecté à la section franco-américaine de l'État-Major à Orléans, grâce à sa parfaite connaissance de la langue anglaise.
Il est décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre.
En 1926, il est nommé directeur de l'école primaire supérieure de Nantes-Chantenay puis directeur de l'externat de l'école Saint-Similien de Nantes. Il devient Frère de la Congrégation des Écoles Catholiques de Bretagne.
Dès juillet 1940, il se met en relation avec un réseau de renseignements de Loire-Inférieure, le réseau « Bande à Sidonie » affilié au groupe 31 de l'Intelligence Service.
Sous le pseudonyme de « Jean », il reçoit de Londres la mission de surveiller les mouvements de troupes et les points stratégiques de l'armée allemande sur les côtes bretonnes. Il aide aussi à cacher les premiers aviateurs anglais tombés en Bretagne. Il confectionne de fausses pièces d'identité pour les personnes évadées et les jeunes volontaires qui veulent rejoindre la France Libre.
Dénoncé, il est arrêté le 13 novembre 1941 et interné à Fresnes.
En juillet 1942, il comparaît devant le tribunal militaire allemand lors du procès dit des « trente Bretons », accusé d'avoir hébergé des aviateurs anglais. Le 17 juillet 1942, il est condamné à la peine de mort pour « espionnage et aide à l'ennemi ». Sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité sur intercession de l'archevêque de Paris et des Frères de la Mennais.
Le 25 septembre 1942, il quitte la maison d'arrêt de Fresnes pour être interné en Allemagne dans la forteresse de Reinbach en Rhénanie.
Jean-Baptiste Legeay, dont la grâce est rejetée, est décapité dans la prison de Klingegutz à Cologne le 10 février 1943, le jour de ses 46 ans.
Le nom de Jean-Baptiste Legeay figure sur le monument de Roscoat en Pléhédel à l'endroit même où il fut arrêté ainsi que sur la plaque commémorative à Nantes 33bis rue de l'Abbaye du collège et lycée de l'Abbaye comme fondateur et directeur de l'école Notre-Dame de l'Abbaye. Une plaque commémorative est également placée à l'entrée de l'hôtel de Ville du Croisic contre le pignon de l'ancienne école où il enseigna de 1914 à 1917.
« J'ai tant réfléchi et tant prié dans ma solitude forcée que j'apprécie encore beaucoup mieux mon idéal, ma vocation, le bonheur d'être consacré à Dieu et les joies de l'apostolat. Mon âme est en paix. Vive le Christ - Vive la France. ».
Jean-Baptiste Legeaya été décoré de la médaille de la Résistance.
Texte : Christian Cabellic