21/11/2025


Les Restos du coeur ont quarante ans, moins de moyens mais plus de familles
Alors que l’association fête ses quarante ans, la locale du Croisic continue d’aider les personnes en difficulté financière et rencontre les mêmes problématiques qu’au national : Moins de moyens face à une précarité croissante.
 
C’est l’ouverture de la saison d’hiver aux Restos du coeur du Croisic/Batz-sur-Mer et elle n’a jamais aussi bien porté son nom. Mercredi 19 novembre, les bénéficiaires ont dû braver un premier froid glacial avant de se réchauffer au sein de la locale associative située rue du Grand-Lin. À l’intérieur, du café, de la nourriture et des vêtements chauds. Une bonne pile est amassée à l’entrée. « On sent qu’on y est, sourit la co-responsable Odile Aulnette en classant les pantalons et polaires. On a reçu énormément de dons de ce type. »
Habituellement, les critères de sélection, concernant l’écart salaire-dépenses, sont revus à la hausse, pour permettre à davantage de familles de s’inscrire. Mais avec la conjoncture économique, cette règle entre l’été et l’hiver n’est plus. Il ne reste que le devoir d’inscription, qui couvre de mi-novembre à mi-mars puis de mi-mars à mi-novembre pour la période estivale. Le barème d’inscription est plus restrictif et les effets s’en font déjà ressentir : « On a déjà dû refuser deux personnes », explique Jean Boyer, l’un des trois co-responsables du site.
 
Des bénévoles sur tous les fronts
Pour recevoir les bénéficiaires, les Restos seront ouverts tous les mercredis après-midi chaque semaine. Avant l’ouverture, ils assurent chaque matin le ramassage à l’Intermarché du Croisic. Ils organisent avant Noël deux journées papier-cadeau au Leclerc Culture et au Nocibé de Saint-Nazaire. L’année dernière, cette action leur avait permis de récolter 6.000 € de dons financiers avec l’ensemble des Restos de la Presqu’île.
Pour renflouer les stocks, il y a également les deux collectes départementales et nationales. L’équipe du Croisic fait des commandes au centre de Nantes qui les achemine à Guérande, « puis c’est la municipalité qui va nous les chercher », explique Odile Aulnette. Certains produits manquent à l’appel comme ceux pour l’hygiène et l’entretien. L’association au niveau national fait l’impasse dessus, faute de budgets. « Il y a moins d’argent et plus de familles », concède la responsable.
L’établissement du Croisic est le seul du territoire guérandais à proposer des vêtements. Autre spécificité, une coiffeuse proposera ses services bénévolement une fois par mois.

Des profils variés
Sur la période estivale, l’association du Croisic a enregistré vingt familles inscrites pour terminer à 27 (soit 51 personnes avec une distribution de 4923 repas et 33 dotation bébés). À titre de comparaison, il y avait 21 familles inscrites pour 35 personnes à l'été 2024 (avec 3289 repas et 6 dotations bébés) « Et encore, si toutes les personnes qui pouvaient avoir droit à nos services poussaient notre porte, on serait probablement le double », rapporte Jean Boyer. Parmi eux, les profils sont variés. Des retraités, des jeunes couples et, comme au niveau national, beaucoup de familles monoparentales, à l’image de Pauline. « J’ai quatre enfants, dont le plus âgé a 5 ans. C’est assez difficile de trouver un emploi dans ces conditions, explique cette jeune maman dont les revenus se limitent à l’aide de la Caf. Forcément, Les Restos m’aident beaucoup. »
Même constat pour Adrien et Charlène, saisonniers : « J’ai habituellement mon oncle qui nous aide mais il n’est pas là. Et avec 600 € par mois de revenus actuellement, les Restos permettent de dépanner. » Selon les bénévoles, quatre bénéficiaires ont été ajoutés à la liste lors de ce premier jour de la période hivernale.

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